En
Chine depuis la deuxième quinzaine du mois de mars, nous profitons
des nouvelles récoltes de thés verts. En ce printemps, la relative
chaleur a permis de commencer précocement les cueillettes de
nombreux grands crus chinois.
Parmi
les grands thés verts de la province du Jiangsu, les Bi
Luo Chun
碧螺春
sont
cette année particulièrement plaisants. Et j'en profite pour
rappeler les méthodes particulières de préparations des Spirales
de Jade du printemps.
Comme
pour tous les grands thés verts chinois de printemps, on sera
particulièrement attentif à la qualité de l'eau (de source de
préférence) et à sa température (qui ne doit pas dépasser les
80°).
Il
est bien sûr possible de le préparer de manière traditionnelle en
déposant délicatement les feuilles de thé au fond d'un Zhong
chaud, puis en versant l'eau dessus en deux fois, pour ne pas les
brûler : un fond d'eau chaude d'abord pour humecter les
feuilles de thé, en les faisant tourner délicatement au fond du
Zhong (on en profite pour humer les effluves de la liqueur
naissante : le meilleur moment de la préparation) et enfin,
trois longues respirations plus tard, on finit de remplir le Zhong
avec le reste de l'eau chaude. On pense à ne pas mettre le couvercle
sur le Zhong : les thés de printemps sont trop délicats pour
être recouverts.
Mais
les thés des coteaux du lac Tai peuvent être préparés d'une
manière peu commune.
On
commence par verser de l'eau dans un bol ou un Zhong.
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Puis
on prend les feuilles de thés.
Si
l'on veut utiliser une pelle à thé sans casser les spirales de thé,
il faut bien penser à faire venir le thé dans la pelle en faisant
tourner le pot incliné et surtout ne pas éventrer les feuilles de
thé en enfonçant la pelle dedans.
En
Chine, parfois, on utilise simplement les mains pour attraper le thé
et dans ce cas là, il ne faut pas serrer les feuilles avec les
doigts de peur de les briser, juste les attraper dans le pot incliné
sans les meurtrir.
Enfin
il faut délicatement les laisser tomber, en petite pluie, à la
surface de l'eau.
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On
peut aussi préparer deux grammes de thé dans un Cha He que l'on
fait tomber avec le poussoir à thé -en trois fois- sur la surface
de l'eau dans le bol ou le Zhong. C'est une méthode efficace, si
l'on ne connaît pas ou ne maîtrise pas bien ce thé, car il ne faut
surtout pas le surdoser car il serait désagréable à boire.
Quand
toutes les feuilles de thé sont arrivées au fond du bol, le thé
est prêt.
Pourtant parfois il ne l'est pas totalement : il faut alors bien surveiller les feuilles qui, en s'ouvrant davantage, développeront parfaitement les arômes de la liqueur. Pas trop longtemps tout de même, sans quoi la boisson peut devenir très amère. Et tout cela se joue en une vingtaine de secondes !
Pourtant parfois il ne l'est pas totalement : il faut alors bien surveiller les feuilles qui, en s'ouvrant davantage, développeront parfaitement les arômes de la liqueur. Pas trop longtemps tout de même, sans quoi la boisson peut devenir très amère. Et tout cela se joue en une vingtaine de secondes !
Et
si le thé n'est toujours pas bon, une autre méthode est également
possible. Verser de l'eau à la moitié du bol, puis déposer les
feuilles à la surface, attendre qu'elles s'humectent un peu, et
compléter le bol en versant l'eau en tourbillon. Les feuilles
tomberont ainsi plus rapidement au fond du bol et auront plus de
temps pour épanouir les arômes avant que le thé ne soit trop fort.
C'est
l'observation des feuilles sèches qui doivent nous révéler la
méthode à suivre : si elles sont plus ou moins sèches,
davantage roulées, etc.
Une
eau trop chaude ou trop froide, une quantité de thé trop
importante, un temps d'infusion trop court ou trop long, une méthode
mal évaluée et ce thé est raté.
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Le
Bi Luo Chun est difficile à préparer, il demande de la patience. Et
cela n'est jamais terminé : chaque année, il faut s'adapter
aux caractéristiques des nouvelles récoltes. Ce printemps, cela en vaut vraiment la peine.
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