Je
viens de réaliser plusieurs conférences sur l 'histoire
des maisons de thé en Chine,
dont l'une pour la mairie de Lyon. J'ai agrémenté ces soirées de
centaines de diapositives que j'ai prises dans de nombreuses
provinces chinoises.
D'abord
j'ai rappelé l'existence
de maisons de thé privées chez des particuliers où une pièce de
leur maison était parfois réservée à la dégustation du thé.
Les
plus fortunés construisaient dans leur propriété un pavillon de
thé, sorte de petite maison d’été, de formes diverses,
sophistiquées ou rustiques, selon la représentation idéale,
religieuse ou philosophique, que l’on se faisait de la pratique du
thé.
Après
avoir fait ce rappel sur l'histoire des maisons privées de thé,
j'ai essayé de montrer dans une deuxième partie que le voyageur, de
nos jours, s'il veut rencontrer des gens ouverts à la discussion,
comprendre les coutumes et avoir des informations sur la vie locale,
doit entrer dans les
maisons de thé publiques et commerciales.
Dans
une même ville, certaines maisons sont spécialisées : ici elles
accueillent des joueurs de cartes, là des calligraphes, plus loin
des amateurs d'opéra. On y traite des affaires, commerciales et
privées. On y vient en famille, entre hommes, entre copines, à
deux ou trois, ou en solitaire. Dans certaines, on ne boit que du
thé, dans d'autres on mange parfois la journée durant, en
grignotant de petits buffets constamment réapprovisionnés.
Ouverte
tôt le matin, avant le lever du jour, ou le soir, idéale pour se
divertir ou se reposer, on en trouve souvent une accessible, selon
son bon plaisir ou l'état de ses finances.
Si
je les aime tant, c'est aussi parce que l'on y rencontre des amis du
thé : spécialiste d'un thé d'exception ou d'une cérémonie
particulière.
Les
maisons de thé en Chine sont aujourd'hui de petits concentrés
culturels du lieu où l'on se trouve.
Et
le thé dans tout cela ? Parfois célébré ou adulé, parfois peu
respecté, il est lui aussi dans tous ses états...